Association salades oignons
Un peu de vocabulaire
Agriculture naturelle, agriculture biologique, agroécologie, permaculture … comment s’y retrouver entre ces différents termes qui n’ont pas tous une définition reconnue ?
Dans le langage courant on parle d’agriculture traditionnelle pour se référer à une pratique agricole ancestrale qui n’utilise aucun produit chimique de synthèse, aucune semence génétiquement modifiée.
Le terme agriculture naturelle se rapporte à l’approche de Masanobu Fukuoka qui a expérimenté et théorisé une pratique agricole inspirée du non-agir (évitant tout apport de fertilisant, toute taille d’arbre fruitier, etc.) et fondée sur la collaboration avec la nature. C’est un des inspirateurs de la permaculture (voir infra). Lire son livre « La révolution d’un seul brin de paille ».
L’agriculture conventionnelle désigne un mode de production basé sur l’emploi de d’engrais solubles, de biocides, de variétés hybrides et d’énergie fossile, qui s’est surtout développé après la deuxième guerre mondiale et exporté vers les pays du Sud sous le terme de Révolution Verte. Nombreux sont ceux qui aujourd’hui conviennent des limites de ce système. L’agriculture raisonnée vise à diminuer les engrais et traitements chimiques et surtout à rassurer les consommateurs ! Comme si jusque-là les paysans ne raisonnaient pas !
L’agrobiologie ou agriculture biologique est l’équivalent en français de l’anglais « organic farming » qui fait référence à une production basée sur des processus biologiques dans laquelle la chimie de synthèse – engrais minéraux, herbicides, pesticides – (et organismes génétiquement modifiés) sont proscrits. IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements) existe depuis 1972. Les producteurs doivent respecter un cahier des charges, les contrôles sont effectués par des organismes certificateurs pour l’attribution d’un label (AB en France).
L’agroécologie ou agro-écologie revêt plusieurs dimensions. Historiquement, c’est d’abord une discipline scientifique. Puis un ensemble de méthodes et de pratiques agricoles respectueuses du vivant visant à exclure chimie et biocides, un projet de société porté par un mouvement social, et enfin un support de développement pour un système agricole et alimentaire durable. A l’image du paysan qui expérimente, innove, échange avec ses pairs et enrichit ainsi ses pratiques, l’agroécologie est un ensemble de disciplines qui se croisent, intègrent des nouveautés, et dont la prise en compte des différentes dimensions varie à travers le monde. Depuis le rapport du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation auprès des Nations-Unies Olivier De Schutter, en décembre 2010, l’agroécologie est présentée comme le mode de développement agricole d’avenir. Voir le film « Au nom de la Terre », lire « Le manuel des jardins agroécologiques ».
La permaculture, terme issu de « permanent agriculture », a plusieurs inspirateurs. L’école australienne, depuis les travaux de ses cofondateurs David Holmgren et Bill Mollisson dans les années 1970, est la plus connue. Il ne s’agit pas uniquement d’un système agricole, c’est une approche systémique qui intègre tous les êtres vivants, leurs habitats, leurs relations, leur circulation sur un territoire, pour mettre en place des installations résilientes et durables, à l’image des écosystèmes. L’approche est basée sur une méthodologie d’observation (le design) qui va établir un zonage de l’espace en fonction de l’utilisation et de la fréquence de fréquentation de chaque zone. Elle associe les principes de l’agroécologie, l’écoconstruction, les énergies renouvelables, le vivre ensemble, la recherche d’autonomie etc. Voir le documentaire « L’éveil de la permaculture » sorti en 2017.